L’AP-OTAN préconise un resserrement des liens entre l’Alliance et ses partenaires stratégiques et se penche sur la situation dans les Balkans occidentaux

22 novembre 2020

Samedi 21 novembre, l’Assemblée parlementaire de l’OTAN – qui tient ces jours-ci sa 66e session annuelle – a invité les gouvernements et les parlementaires des pays membres de l’OTAN à resserrer la coopération avec les partenaires stratégiques de l’Alliance dans le monde au bénéfice des forces et des institutions de sécurité de ces derniers, d’une part, et à contribuer à la consolidation de la primauté du droit dans les Balkans occidentaux, d’autre part.

À l’occasion de l’examen d’un projet de rapport sur la question, les membres de la commission de la défense et de la sécurité (DSC) de l’Assemblée ont discuté de la nécessité d’appuyer de tout leur poids l’Initiative de renforcement des capacités de défense et des capacités de sécurité s’y rapportant (DCB) de l’OTAN et d’offrir à l’Ukraine un programme rattaché à ladite initiative.

Jusqu’à présent, l’OTAN a accordé des programmes DCB à cinq pays : la Géorgie, l’Iraq, la Jordanie, la République de Moldova et la Tunisie. Ces programmes comprennent la fourniture de conseils stratégiques, l’entraînement des forces armées et l’octroi d’une assistance spécifique dans des domaines tels que l’entretien et le déploiement de matériels militaires.

Lara Martinho (Portugal), qui a rédigé le projet de rapport, a instamment invité les membres de l’Assemblée à marquer leur accord sur ces programmes et à les enrichir de leurs vastes connaissances et de leur expérience personnelle.

« Des dangers manifestes prolifèrent actuellement dans le voisinage de l’Alliance : cela va des incursions de la Russie en Géorgie et en Ukraine aux conflits qui font rage en Syrie et en Libye », a déclaré Mme Martinho devant la DSC.

Elle a ajouté : « Nous sommes bien placés pour partager nos meilleures pratiques en matière de contrôle parlementaire des forces armées. Les forces armées d’une nation doivent servir les intérêts de tous les citoyens et leur composition doit refléter la diversité de cette nation. »

Dans son projet de rapport, Mme Martinho presse les gouvernements alliés de faire montre de plus de transparence quant à l’assistance bilatérale qu’ils fournissent dans le secteur de la sécurité à des pays bénéficiaires de programmes DCB : le partage d’informations plus nombreuses permettrait d’améliorer l’efficacité de ces programmes et d’éviter les répétitions inutiles d’efforts.

Le projet de rapport recommande aussi une intensification de la coopération sécuritaire avec la Géorgie, qui aspire toujours à rejoindre l’OTAN, et une consolidation du partenariat avec la Jordanie, oasis de stabilité dans un Proche-Orient agité. Il préconise en outre l’octroi d’un programme DCB à l’Ukraine, qui pourrait ainsi mieux parer aux menaces de guerre hybride brandies par la Russie.

Dans un projet de rapport sur les obstacles à la paix et à la sécurité dans les Balkans occidentaux, Jean-Charles Larsonneur (France) demande instamment aux Alliés de contribuer à l’avancement des négociations entre Belgrade et Priština et à la sortie de l’impasse politique en Bosnie-Herzegovine.

Le ministre de la Défense grec, Nikólaos Panagiotópoulos, a déclaré devant la DSC que la sécurité de la région devait être bâtie sur la perspective d’une entrée des pays des Balkans occidentaux dans l’OTAN et dans l’Union européenne.

Il a estimé qu’une fois cette perspective garantie « l’avenir serait plus souriant et plus sûr pour tous les pays d’une région qui a connu sa part de problèmes et de conflits. »

Le projet de rapport fait état de quelques progrès dans le dialogue entre Belgrade et Priština, tout en souilgnant que les questions en souffrance représentaient pour cette partie du monde un immense défi sécuritaire à longue échéance. Par ailleurs, vingt-cinq ans après la signature des Accords de paix de Dayton, la Bosnie-Herzégovine reste aux prises avec une combinaison de difficultés politiques, économiques et sociétales.

Le projet de rapport souligne également la vulnérabilité de la région aux manœuvres d’acteurs extérieurs comme la Russie et la Chine, qui tentent de porter atteinte aux idéaux et aux politiques de la communauté euro-atlantique. Notamment, Moscou essaie de semer la division au sein de l’Alliance, tandis que Pékin recourt à des investissements massifs et use de son influence économique pour repousser les limites de la coopération sécuritaire.

Enfin, le projet de rapport s’attarde sur diverses tendances préoccupantes observées à l’échelle de la région tout entière, telles que la faiblesse des institutions étatiques ou les atteintes aux principes de la démocratie et à la primauté du droit, à quoi il faut ajouter le fléau de la corruption.

« Les Parlementaires de l’OTAN peuvent ici jouer leur rôle en appuyant les efforts des institutions euro-atlantiques pour instaurer dans les Balkans occidentaux un état de droit solide, juste et sans exclusive. Mais nous devons aussi inciter ceux de nos partenaires dans la région qui le souhaitent et qui en sont capables à œuvrer dans ce sens », a dit M. Larsonneur à la DSC.