Sven CLEMENT (Luxembourg)
20 novembre 2022
Depuis sa création, la capacité d’innovation de l’OTAN constitue un élément clé de sa dissuasion et de sa défense. Le maintien d’un avantage technologique et d’un certain niveau de compétitivité en matière de recherche et développement (R&D) est plus que jamais déterminant si l’OTAN compte dominer les futurs domaines de combat.
Or, la compétitivité technologique de l’OTAN est aujourd’hui menacée sur plusieurs fronts. Son circuit d’innovation doit être en mesure de s’adapter à un paysage de sécurité en mutation rapide. Les pays concurrents, eux, consacrent des ressources considérables et usent de moyens illicites pour remettre en cause les avancées engrangées par l’OTAN et d’autres pays nourrissant les mêmes idéaux. Parallèlement, le poids exercé par les gouvernements en faveur des progrès technologiques a fortement diminué, dans la mesure où l’écosystème d’innovation est désormais dominé par des entreprises commerciales.
Ce rapport vise à recenser tous les défis auxquels est aujourd’hui confronté le circuit d’innovation de l’OTAN. Outre un manque d’investissements en matière de S&T et des systèmes éducatifs en présence qui ne mettent pas nécessairement en valeur les STIM (sciences, technologies, ingénierie et mathématiques), ces défis englobent les menaces posées par des adversaires potentiels, et notamment par la République populaire de Chine (RPC) et la Russie. Ces concurrents se livrent notamment à un espionnage économique et scientifique aux fins de tirer profit des avancées technologiques occidentales. Un autre défi tient au fait que ces adversaires potentiels contestent des normes et des standards (techniques et technologiques) agréés au niveau international. Le circuit d’innovation de l’OTAN est par ailleurs confronté à la difficulté d’obtenir les ressources essentielles nécessaires au développement de technologies émergentes et de rupture (TE/TR).
Ce rapport offre un bref aperçu des efforts visant à renforcer la résilience de l’Alliance dans les domaines scientifique et technologique. Plusieurs recommandations concrètes quant à la manière d’améliorer le circuit d’innovation de l’OTAN et de renforcer sa résilience sont présentées dans la conclusion : Il s’agirait notamment de maintenir la longueur d’avance technologique de l’OTAN en augmentant les investissements et la coopération autour des technologies critiques, de renforcer et de consolider les processus de numérisation de l’OTAN, et de raffermir la compréhension commune des normes éthiques applicables à ces technologies ; et d’encourager les pays partenaires à coopérer plus activement avec l’OTAN.
