Les pays membres de l’OTAN exhortés à éviter le piège du protectionnisme commercial

27 mai 2018

Varsovie, le 26 mai 2018 – Ce samedi, les pays membres de l’OTAN ont été exhortés à ne pas tomber dans le piège du protectionnisme commercial. La réussite à long terme de l’Alliance dépend de la capacité de ses États membres à maintenir la dynamique de leurs économies et à résoudre calmement les différends commerciaux, ont-ils été mis en garde.
 
Face à l’enlisement des pourparlers commerciaux internationaux et au retrait de pays de certains accords multinationaux, le parlementaire turc Faik Oztrak a rappelé, lors des discussions menées à la session de printemps de l’Assemblée parlementaire de l’OTAN en Pologne, l’argument avancé dans le rapport, selon lequel le commerce demeure une proposition où tout le monde sort gagnant.
 
Il y a encore amplement de la place pour des négociations difficiles. Mais nous devons faire très attention de ne pas jeter le bébé avec l’eau du bain

 (Faik Oztrak à la réunion de la commission de l’économie et de la sécurité de l’Assemblée)

 
Des tensions sont nées entre certains Alliés autour de la menace liée aux taxes douanières sur les importations d’acier et d’aluminium, et qui pourraient aussi toucher les véhicules, tandis que les pays membres européens s’emploient à maintenir un lien économique vital avec l’Iran de manière à ce que l’accord international limitant les ambitions nucléaires du pays n’échoue pas.
 
Dans son projet de rapport, M. Oztrak met en garde devant le coût élevé du protectionnisme commercial – dans le passé, cela a même été un catalyseur de guerre – tout en insistant : « nous ne voulons pas que le même scénario se répète. »
 
La réussite à long terme de notre Alliance ne dépend pas seulement de notre état de préparation militaire et de nos valeurs partagées, mais aussi de notre capacité à maintenir la dynamique de nos économies et à résoudre les différends économiques avec calme et efficacité.Il est vivement recommandé aux Alliés de se concentrer sur des problèmes plus pressants et d’établir des politiques communes en réponse à des dossiers tels que la violation par la Chine des normes relatives à la propriété intellectuelle.
 
Alan Winter, professeur d’économie à l’université du Sussex, a fait observer que si les citoyens développent une image négative du commerce, c’est parce que ce dernier semble se concentrer sur les marchés plutôt que sur les valeurs, et que nombreux sont ceux qui pensent qu’il profite davantage aux intérêts des étrangers ou des grandes entreprises. 
Les populistes se servent de ces explications plutôt lacunaires pour attiser les soupçonsIl a également fait observer que l’Organisation mondiale du commerce (OMC) est gravement menacée, en partie du fait que les États-Unis semblent avoir perdu leur intérêt pour l’ordre commercial mondial, et parce que les Européens n’ont pas été en mesure de maintenir la dynamique engagée.
 
« L’OMC est actuellement affaiblie. Ce système vieux de 70 ans, et qui a créé tant de prospérité que tout le monde veut le rejoindre, se trouve en fait dans une situation plutôt fragile », a-t-il indiqué.
 
M. Winter a expliqué que pour remettre sur pied les régimes commerciaux internationaux, il vaut mieux passer par l’établissement de réglementations que par l’introduction de taxes, avant d’ajouter qu’il était de plus en plus inquiet face à l’incertitude grandissante, ce n’est vraiment pas le moment de paniquer. Nous devons absolument rester calmes.

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