Les Alliés invités à accroître leur aide militaire à l'Ukraine et à renforcer la défense sur le flanc est 

28 mai 2022

« Les pays de l'OTAN devraient d'urgence accroître leur soutien militaire à l'Ukraine, renforcer les sanctions à l'encontre de Moscou et consolider la défense à l’est de l'Alliance, » ont déclaré samedi les intervenants de l'Assemblée parlementaire de l'OTAN, tout en mettant en garde contre le risque d'agression ailleurs si l'invasion russe n'était pas repoussée. 

« Une livraison d’armes rapide est notre priorité absolue... Plus nous recevons un soutien militaire rapide des pays, plus notre armée peut répondre avec force », a déclaré à l'AP-OTAN Emine Dzhaparova, première vice-ministre ukrainienne des affaires étrangères.

Alors que les dirigeants de l'OTAN préparent un sommet qui se tiendra le mois prochain à Madrid, en vue de discuter de la guerre de la Russie contre l'Ukraine et de mettre à jour le concept stratégique de l'Alliance, Mme Dzhaparova a déclaré qu'un soutien accru à son pays – y compris des sanctions renforcées en matière d’exportations d'énergie de la Russie – constituait un investissement dans la sécurité de l'OTAN. 

 « Quel que soit le prix que vous payez maintenant, il est bien inférieur au prix que l'OTAN devra payer si Poutine [...] l'emporte, » a-t-elle déclaré par liaison vidéo.

La guerre en Ukraine domine les discussions à l’occasion de ces réunions de quatre jours, durant lesquelles les législateurs expriment un soutien indéfectible au peuple ukrainien et à sa résistance à l'invasion. L'Assemblée devrait adopter en séance plénière ce lundi une déclaration présentée par Michal Szczerba, député polonais, en solidarité avec l'Ukraine.

Le ministre lituanien des affaires étrangères, Gabrielius Landsbergis, a mis en garde contre tout relâchement du soutien à l'Ukraine à ce stade crucial de la guerre. 

« L’impression de victoire précoce ne doit pas donner lieu à un sentiment de complaisance, » a-t-il déclaré. « Nous devons faire notre possible pour assurer, dans nos capitales, la prise de décisions en faveur d'un soutien accru ».

Concernant l'avenir, le premier vice-ministre ukrainien de l'économie, Denys Kudin, a appelé les législateurs à soutenir la candidature de son pays à l'Union européenne, et affirmé que la préparation à l'adhésion stimulerait les réformes et la reconstruction. « L'intégration européenne est notre point d'ancrage économique pour le développement futur et le socle sur lequel nous devons construire une Ukraine démocratique, libre et prospère. »

M. Landsbergis a appelé le sommet de Madrid à affermir l'état de préparation de l'OTAN pour dissuader toute menace russe envers les Alliés à l'est, s’en prémunir, et s'assurer que « chaque centimètre carré » du territoire de l'Alliance sera défendu.

« L’escalade logique de Vladimir Poutine, s'il n'est pas vaincu en Ukraine, consisterait à tester la détermination de l'OTAN [...] Et s'il était amené à le faire, nous sommes convaincus que cela pourrait être dans les États baltes, a-t-il averti. C'est pourquoi nous demandons à grands cris un changement de posture de l'OTAN ».

L'Assemblée a débattu d'un avant-projet de rapport du membre slovaque Tomas Valasek. Ce dernier porte sur la manière d’adapter le concept stratégique de l'OTAN en réponse à la guerre russe en Ukraine. Le document préconise de mettre davantage l'accent sur le rôle fondamental de défense collective de l'Alliance et soutient les appels à renforcer la défense à l'Est. 

« Les capacités conventionnelles doivent être considérablement renforcées pour infliger à l'agresseur des dommages susceptibles de dissuader une agression en premier lieu, écrit M. Valasek. Les Alliés devraient envisager d'élever la "présence avancée" au rang de "défense avancée" ».

L'Assemblée examinera également, ce lundi, une déclaration présentée par son président, Gerald E. Connolly, membre du Congrès américain, sur le thème de la lutte contre la menace russe. Cette déclaration exhorte également le sommet de Madrid à améliorer la défense de l'OTAN à l'est.