2018 - VISITE A WASHINGTON DC ET CHARLESTON (ETATS-UNIS)

SYNTHÈSE 

Des législateurs états-uniens ont très clairement fait savoir à une délégation de la commission de la défense et de la sécurité (DSC) que les États-Unis s’engageaient davantage dans le cadre de l’OTAN et qu’ils attendaient des Alliés qu’ils procèdent, en parallèle, à une augmentation de leurs investissements. Des représentants officiels ont indiqué aux délégués que l’administration Trump ferait du partage des charges entre Alliés l’un de ses principaux objectifs lorsqu’elle serait à Bruxelles, en juillet, pour le sommet de l’OTAN. Les autres grandes priorités - la dissuasion, la défense ainsi que la lutte contre le terrorisme - vont de pair avec la responsabilité des Alliés de respecter leurs engagements en matière de dépenses de défense.

Les responsables politiques se sont également efforcés de dissiper les doutes qui pouvaient subsister dans l’esprit des membres de la délégation au sujet de l’engagement des États-Unis à appliquer l’article 5 (défense collective) du traité de Washington. Comme l’a confirmé Thomas Goffus, sous-secrétaire adjoint à la défense pour l’Europe et l’OTAN, « [l]’engagement des États-Unis au titre de l’article 5 est solide comme un roc ». M. Goffus a précisé qu’au cours du prochain sommet de l’OTAN à Bruxelles, les États-Unis privilégieraient l’initiative de dissuasion européenne (European Deterrence Initiative, EDI), car « [l]a dissuasion, c’est ensemble que nous l’exerçons, et elle se démarque en cela de l’ancienne initiative de réassurance européenne [ERI], où les États-Unis occupaient le devant de la scène ».

La visite a porté principalement sur le lien transatlantique tel qu’envisagé par l’administration Trump, et sur les priorités de cette dernière à l’approche du sommet, en juillet, des chefs d’État et de gouvernement des pays membres de l’OTAN. La délégation a aussi été informée des vues du Congrès sur la question de l’engagement des Alliés et de leurs investissements de défense. Comme l’ont souligné les responsables, l’accroissement des investissements se traduira par la mise en place d’une posture de dissuasion et de défense crédible, puisqu’il permettra aux Alliés d’affecter les ressources à la prise en charge des nouveaux défis sécuritaires, de la lutte contre le terrorisme aux tactiques de lutte contre la guerre hybride. La seule voie possible pour l’Alliance en ce XXIe siècle consiste donc, a-t-on répété, à favoriser l’engagement crédible des Alliés en faveur d’une défense et d’une sécurité modernes, mobiles et dynamiques.

En outre, les hauts responsables rencontrés ont fait part de la position des États-Unis sur la maîtrise des armements et la lutte contre le terrorisme. Le rôle que les États-Unis continuent de jouer en Afghanistan a été caractérisé par les interlocuteurs comme représentant la convergence des priorités états-uniennes actuelles : une détermination soutenue face à la persistance de la menace terroriste, un recentrage sur le travail à mener avec les alliés des États-Unis pour contrer cette menace, et la ferme volonté de conserver un rôle en matière de sécurité à l’échelle mondiale, au moment où Washington se sent de plus en plus mis en cause par les très sérieux concurrents que sont la Russie et la Chine.

La délégation de la commission de la défense et de la sécurité a conclu sa visite en se rendant à Charleston (Caroline du Sud), où les parlementaires ont pu entendre des exposés dans les locaux de la Joint Base Charleston, de l’usine de fabrication du Boeing 787 et du collège militaire The Citadel. La délégation se composait de 29 parlementaires de 18 pays membres de l’OTAN.


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