Lire aussi
No related articles
Bruxelles, le 20 mars 2017 - Du 13 au 17 mars 2017, la sous-commission sur les partenariats de l’OTAN, menée par son président Karl A. Lamers (Allemagne), s’est rendue en Lituanie, en Lettonie et en Estonie. Les défis liés à la sécurité régionale et la mise en œuvre des décisions prises au sommet de Varsovie en 2016 figuraient en tête du programme de cette visite. La délégation, composée de 20 parlementaires de 12 pays membres de l’OTAN et de trois délégations associées à l’AP-OTAN, a rencontré des hauts fonctionnaires gouvernementaux, ainsi que des parlementaires et des experts indépendants.
Dans les trois pays baltes, les représentants du gouvernement et du parlement ont salué les résultats du sommet de Varsovie et, en particulier, la décision de renforcer la présence militaire de l’OTAN dans la région via le déploiement de trois bataillons dans ces pays selon un système de rotation.
D’après Jonatan Vseviov, secrétaire permanent du ministère estonien de la défense, bien que persuadés que le sommet de Varsovie a permis de renforcer la défense collective de l’OTAN, les fonctionnaires des trois capitales baltes ont souligné l’importance de signaler au Kremlin les « lignes rouges » que la Russie ne doit pas dépasser pour éviter que les décideurs politiques russes ne commettent d’éventuelles erreurs d’appréciation.
Cependant, les Alliés doivent se montrer vigilants face aux provocations politiques et militaires continues de la Russie. Les fonctionnaires baltes, dont la présidente lituanienne Dalia Grybauskaite, ont, en effet, critiqué à maintes reprises la politique agressive de désinformation et de propagande de la Russie, contre les États membres et les pays partenaires de l’OTAN. Des fonctionnaires, parmi lesquels Linas Linkevicius, ministre lituanien des affaires étrangères, ont rappelé aux membres de la délégation que, sous Vladimir Poutine, la Russie tente en permanence d’aller plus loin. Le ministre a mis les membres en garde en indiquant que, si les alliés de l’OTAN ne contrent pas le comportement provocateur du Kremlin, Moscou continuera de suivre cette approche.
Par ailleurs, les interlocuteurs de la délégation ont noté que le renforcement de la sécurité en Europe requiert une meilleure coopération entre l’OTAN et l’UE. En outre, la présidente Grybauskaite a précisé que la Lituanie soutient les efforts visant à améliorer les capacités de sécurité et de défense de l’Union européenne, à condition que ceux-ci ne fassent pas double emploi avec les efforts de l’OTAN. La Lettonie a également soutenu ce point de vue. Ainars Latkovskis, président de la commission de la défense du pays, a déclaré : « Personne ne veut changer une équipe qui gagne. Et pour nous, l’OTAN est une équipe qui gagne ! »
Les intervenants des pays hôtes ont insisté sur la nécessité de soutenir l’Ukraine, la Géorgie et la République de Moldova, partenaires de l’OTAN, contre l’agression russe. Qualifiant le conflit en Ukraine de « lutte de la Russie contre la civilisation occidentale », l’ambassadeur Petras Vaitiekunas, conseiller du secrétaire du conseil national ukrainien de sécurité et de défense, a attiré l’attention sur le fait que « les Alliés ne doivent pas abandonner l’Ukraine ». La Géorgie doit également bénéficier d’un soutien continu, étant donné la fragilité de la sécurité dans la région du Caucase du Sud.
Selon l’ambassadeur Vaitiekunas, le président Vladimir Poutine souhaite « redonner toute sa grandeur à la Russie en détruisant l’ordre mondial ». La « tâche ultime » de faire de la Russie un État prospère demeure, selon lui, irrésolue. Malgré leur critique des politiques provocatrices du gouvernement russe, les intervenants des pays hôtes se sont accordés à reconnaître que l’OTAN doit rester ouverte au dialogue. Linas Linkevicius, a annoncé espérer que la Russie redevienne, à l’avenir, un partenaire de l’OTAN. Toutefois, Janis Karlsberg, secrétaire d’État adjoint du ministère letton de la défense, a suggéré qu’à court ou moyen terme, l’autorité politique en place à Moscou se positionne dans un conflit idéologique avec l’Occident. Cette situation se reflète dans son ambition de créer un monde multipolaire, reposant sur le démantèlement de l’architecture de sécurité mondiale existante.
La délégation a également visité le centre d’excellence de l’OTAN pour la communication stratégique (STRATCOM COE) à Riga, le centre d’excellence de l’OTAN pour la cyberdéfense en coopération (CCD COE) à Tallinn et le bataillon multinational à Rukla en Lituanie. Ce bataillon fait partie de la présence avancée réhaussée (eFP) de l’OTAN dans la région balte. Le groupement tactique, alors en plein déploiement, représente un effort international et comprend des soldats allemands (450 militaires), belges et luxembourgeois (150 militaires), néerlandais (200 militaires) et norvégiens (200 militaires).
No related articles