Bratislava, le 3 juin 2019 – Les pays membres de l’OTAN doivent se tenir prêts à parer à toute attaque contre les valeurs qu’ils partagent au sein de l’Alliance et à protéger avec détermination leurs institutions démocratiques et leurs processus électoraux des menées d’adversaires potentiels comme la Russie. Tel est l’avertissement lancé ce lundi par de hauts responsables de l’OTAN, de l’Assemblée parlementaire de l’OTAN et du gouvernement slovaque.
À la clôture de la session de printemps de l’Assemblée parlementaire de l’OTAN, qui se tenait cette année à Bratislava, ces responsables ont souligné la nécessité de préserver l’unité de l’Alliance et de laisser la porte de l’OTAN ouverte aux candidats à l’accession capables d’apporter leur pierre à l’architecture sécuritaire transatlantique ou de contribuer à son parachèvement :
Les valeurs [de l’Alliance] doivent continuer à guider nos pas. Nous devons les chérir et les défendre et contrer résolument toute tentative de pays tiers visant à saper les fondements démocratiques de nos sociétés et de nos institutions.Pour Mme Moon, l’Alliance – qui réunit 29 membres et qui célèbre cette année son 70e anniversaire – est taillée à la mesure de sa tâche : c’est un « instrument résilient et modulable » capable de faire face à « une Russie agressive et réfractaire à la coopération, à l’instabilité qui règne actuellement en Afrique du Nord, au Proche-Orient et en Asie centrale », mais aussi aux menaces que font planer le terrorisme, la cyberguerre et la guerre hybride.
La présidente a voulu minimiser les différends entre Alliés, dont elle pense qu’ils ne sont ni nouveaux ni insurmontables.
Nos divergences sont essentiellement d’ordre tactique – l’attitude à adopter face aux défis contemporains – plutôt que stratégiques – la nature même des menaces Les débats que nous avons eus ces trois derniers jours ont montré que nos pays sont très majoritairement d’accord sur, précisément, la nature de ces menaces », a ajouté Mme Moon.
Le secrétaire général adjoint de l’OTAN pour les affaires politiques et la politique de sécurité, Alejandro Alvargonzález, a parlé du comportement de la Russie, comportement qu’il a qualifié de « profondément dérangeant » et qui vise à miner les fondations des démocraties de part et d’autre de l’Atlantique :
Pour certains de nos adversaires, la cible n’est pas nos forces armées, mais notre modèle démocratique. (...) Ils craignent que la liberté et la prospérité qui lui sont inhérentes ne séduisent leurs populations ; or, si ces dernières pouvaient exercer leur volonté, cela ne signifierait peut-être rien de bon pour eux.L’intervenant a parlé de la détérioration des relations entre l’OTAN et la Russie qu’ont engendrée les questions de l’Ukraine et de la défense antimissiles ; il a également évoqué les cyberattaques dirigées contre des infrastructures occidentales, le recours aux réseaux sociaux pour la diffusion massive de fausses nouvelles et les tentatives de « discréditer la démocratie en tant que principe politique valable, légitime et efficace ».
Au seuil d’une ère une fois de plus placée sous le signe de l’incertitude, « nous ne pouvons tout bonnement plus tenir la paix et la démocratie pour acquises », a conclu M. Alvargonzález.
Le président de la République slovaque, Andrej Kiska, a parlé des pays – comme la Géorgie ou l’Ukraine – dont les institutions démocratiques et la société avaient déjà été victimes d’attaques de la part de la Russie. « Notre priorité doit être de faire en sorte que ces pays puissent donner corps à leurs ambitions euro-atlantiques. »
Nous avons pour obligation morale de donner aux candidats à l’accession à l’OTAN l’espoir qu’un jour ils siégeront à notre table. Sans eux, notre sécurité ne saurait être complète.
Pendant quatre jours, les parlementaires des pays membres et partenaires de l’OTAN se sont penchés sur des questions telles que la menace terroriste en Afrique, la sécurité des frontières, ou encore, la Chine et les conséquences qu’une collaboration avec ses entreprises spécialisées dans la technologie des communications de la cinquième génération peut avoir pour la sécurité.
Sur la base des commentaires de leurs collègues, les rapporteurs étofferont les recommandations formulées dans plusieurs projets de rapports et les soumettront à l’approbation de l’Assemblée lors de la prochaine session annuelle, qui se tiendra à Londres du 11 au 14 octobre. Les recommandations définitives seront ensuite partagées avec les membres de l’Alliance politico-militaire.
Les photos de la session appartiennent au domaine public ; elles sont disponibles sur le compte Flickr de l’Assemblée. Suivez la conversation sur @Natopapress | #NATOPABratislava.