La vidéo de la réunion est disponible en anglais uniquement
La réunion en ligne de la commission de la science et de la technologie de l'Assemblée parlementaire de l'OTAN, qui s’est tenue ce 6 juillet, a permis à ses membres d’en apprendre davantage sur la contribution significative de la communauté scientifique et technologique (S&T) de l'OTAN en matière de lutte contre la pandémie de Covid-19. Le président de la commission, Kevan Jones (Royaume Uni), a présenté au cours de cette réunion son projet de rapport spécial sur le rôle de la science et de la technologie dans la lutte contre cette crise sanitaire, et donné un bref aperçu des efforts déployés par l'OTAN dans ce domaine.
La S&T, et notamment les technologies émergentes et de rupture, sont d'une importance cruciale dans la lutte contre le coronavirus et celles-ci joueront de toute évidence un rôle essentiel dans la lutte contre toute future pandémie. La robotique, la biotechnologie, l'analyse avancée des mégadonnées, ainsi que l'intelligence artificielle sont déjà utilisées de manière effective dans le cadre de la pandémie actuelle et deviendront encore plus importantes pour atténuer, ou idéalement prévenir, les pandémies futures.
L'OTAN accompagne des projets sophistiqués grâce à la participation active de sa communauté S&T. L'Organisation a lancé plusieurs initiatives pour soutenir les efforts internationaux visant à lutter contre la pandémie de Covid-19. Le réseau S&T de l'OTAN, le plus grand forum de recherche collaborative au monde dans le domaine de la défense et de la sécurité, contribue à accélérer les capacités de résilience et à rendre le processus plus efficace.
Cependant, tout en reconnaissant le rôle important de la technologie pour surmonter la pandémie de Covid-19, Kevan Jones a averti que « nous ne devions pas non plus négliger les questions éthiques, juridiques et politiques considérables qui se posent face à ces rapides avancées ».
L'accès de plus en plus facile à la technologie et la réduction de ses coûts pourraient bientôt permettre à tout le monde, ou presque, d'installer un laboratoire de bio-ingénierie dans une cour ou un sous-sol. Pour prévenir l'utilisation abusive de ces technologies, les réglementations et les garanties existantes doivent être évaluées et mises à jour, si nécessaire. M. Jones a appelé ses homologues à participer à « un débat public de fond sur la manière dont les technologies émergentes et de rupture devraient être utilisées ». Les délégués ont convenu que les parlements devraient jouer, et joueront, un rôle important dans ce débat.
Le projet de rapport comprend également un certain nombre de recommandations visant à renforcer les capacités du réseau S&T de l'OTAN. Selon M. Jones, pour plus de résilience face à de futures pandémies, les Alliés devraient, entre autres, chercher à étendre leur réseau S&T existant en renforçant la coopération avec d'autres organisations – en particulier avec l'Union européenne – et développer un dialogue entre l'OTAN et les organisations internationales sur la résilience, la S&T et les plans civils d'urgence.
Ces parlementaires de l'OTAN ont ensuite également discuté d'un projet de rapport du député français Philippe Michel-Kleisbauer sur la technologie comme facteur de progrès des opérations de combat en milieu urbain.
Les zones urbaines représentent l'environnement opérationnel le plus complexe pour les forces militaires. Le combat en milieu urbain se caractérise par trois éléments qui posent problème aux opérations militaires : le terrain, les infrastructures et la population, ce dernier élément étant le plus important.
« La protection de la population civile et la prévention des dommages collatéraux sont des priorités pour les forces de l'OTAN », a indiqué M. Michel-Kleisbauer. Il a souligné que l'OTAN avait officiellement réaffirmé son engagement à respecter les règles et les principes du droit international humanitaire en décembre dernier.
« La meilleure façon de limiter les pertes parmi les forces armées et les civils est de s'entraîner et de procéder à des exercices », a déclaré le rapporteur, qui a ajouté que les membres de l'Alliance adaptaient leurs sites d'entraînement existants à l'environnement urbain.
Si entraînement et progrès technologiques permettent d'atténuer les risques pour les civils et d'éviter les dommages collatéraux, les groupes armés non conventionnels, eux, bénéficient également des technologies disponibles sur le marché. Ils ont par ailleurs une certaine capacité à s'organiser, à se mobiliser, à communiquer et à recruter par le biais de réseaux sociaux, a-t-il déclaré. Il a souligné que le contrôle de l'information et du cyberespace était, par conséquent, de plus en plus important dans le combat en milieu urbain. Les membres de l'OTAN doivent donc envisager des moyens de contrôler la prolifération des technologies – y compris celles du secteur privé – qui pourraient être utilisées à mauvais escient par des acteurs non étatiques dans un contexte de combat urbain.
M. Michel-Kleisbauer a notamment conclu son intervention en déclarant que « les membres de l'Alliance devraient davantage faire appel à la communauté scientifique et technologique de l'OTAN pour promouvoir le développement de nouvelles technologies qui permettront d'accroître notre capacité à combattre dans les zones urbaines ».